28/10/2009
Douze carrés blancs (5) - cette pierre que Boutros tient dans sa main
c'est tout le rugueux
l'écorce tellurique épelée sur les peaux
l'âpre quand le frotté des mains la glisse
et s'y réveille
car le derme s'endort, foin d'animaux
foin de fourrures et de l'aqueuse enveloppe
des eaux puisées
tout s'endort quand le corps brise les ombres
à force de courir
a-t-'il vu le corps du passant
ce leurre d'ombrage
qui se dit immobile mais compte et décompte
la pulsation des lumières
car le soleil s'allonge sous la pierre
qu'il éclaire
c'est son ubiquité étrange sa turpitude d'onde
alors, ami,
je me penche et cueille
la pierre, sa densité, ses arêtes
tire sur sa silhouette terreuse
la délite et m'en alarme
mais son poids
mais son poids
dans ma paume parfaitement logé
sa masse juste
sa pesée de désert
sa pesée de manque
car il fait soif
à aimer les pierres
leurs échouages ou leurs jets
il fait désir et tout aussi soudainement
silence
et dans cette balance
tu es
- comblant de grâce-
là où je suis
Sur une Photo de Pierre Gaudu (http://www.flickr.com/photos/pierregaudu/4051862637/ )
12:57 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : monastère, pierre, lumière, douze carrés blancs, grâce | del.icio.us |
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